Si les dernières baisses du prix du gaz ont été enregistrées début 2020, ce prix n’a cessé de connaître de fortes hausses depuis. D’ailleurs, l’année 2021 a été marquée par de grosses augmentations, atteignant jusqu’à + 12,6 % au mois d’octobre. Pour y faire face et surtout pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement a établi un bouclier tarifaire permettant de geler les prix jusqu’au 31 décembre 2022. Ce gel des prix va même être reconduit l’année prochaine. Pour en comprendre un peu plus sur l’évolution du prix du gaz, découvrez dans ce guide comment se compose ce coût, ce qui le fait évoluer, ainsi que les prévisions en 2023.

Sommaire :

  1. Comment se compose le prix du gaz ? 
  2. Pourquoi le prix du gaz augmente-t-il ? 
  3. Les prévisions du prix du gaz pour 2023

Comment se compose le prix du gaz ? 

Le prix du gaz naturel dépend de différents facteurs, comme le type de client, le niveau de consommation de ce dernier ou bien son emplacement géographique. D’autre part, il dépend aussi du tarif appliqué par votre fournisseur d’énergie.

Prix du gaz : comment est-il établi ?

La facture de gaz comprend généralement une part fixe et une part variable. Quel que soit le fournisseur que vous choisissez, la constitution du prix du gaz tient compte de trois composantes clés :

  • le coût de la fourniture : il est composé du coût d’approvisionnement des fournisseurs auprès des producteurs de gaz naturel, et de celui de la commercialisation. Ce dernier est établi par le fournisseur selon les coûts des traitements qu’il apporte ;
  • les coûts de stockage et d’acheminement : il s’agit du coût du transport du gaz grâce à des gazoducs ou bien à des méthaniers. À cela s’ajoutent les prix de stockage dans des réservoirs spéciaux et ceux de la distribution des points de stockage ;
  • les différentes taxes et contributions : la Taxe Intérieure sur les Consommations de Gaz Nature (TICGN), la TVA sur l’abonnement qui est à 5,5 %, la Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) qui est de 20 % sur le reste de la facture.

Bon à savoir : les coûts de commercialisation et d’approvisionnement du gaz peuvent varier d’un fournisseur à un autre. Cela dit, dans la facture finale adressée aux consommateurs, ils représentent environ 40 % du montant total inscrit.

Les différents types de tarifs de gaz existants

Aujourd’hui, il existe deux types de tarifs pour le gaz :

  • les tarifs réglementés de vente de gaz : il s’agit de prix établis par les pouvoirs publics après consultation de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). Ils sont uniquement proposés par le fournisseur historique de gaz Engie, ainsi que par les Entreprises Locales Distribution (ELD) ;
  • les tarifs en offre de marché : pour ce type d’offre, les prix sont fixés librement par les fournisseurs d’énergie. Ces derniers peuvent ainsi proposer des offres de gaz à prix fixe, c’est-à-dire qui ne subissent aucune évolution durant la durée du contrat, ou à prix indexés. Dans ce cas, le prix de l’offre suit l’évolution des tarifs réglementés de vente de gaz. Par exemple, si les TRV baissent, dans ce cas les prix de votre offre vont également diminuer. 

Quel est le prix du kilowattheure du gaz ?

Si l’offre souscrite et la puissance du compteur influent sur le prix de l’abonnement de gaz, le prix du kWh varie selon plusieurs critères, notamment :

  • l’usage ;
  • votre consommation annuelle ;
  • votre situation géographique.

Pour ce dernier point, sachez que la France est divisée en six zones tarifaires de gaz. Toutes dépendent de la présence d’un centre de stockage de gaz à proximité. Dans ce contexte, plus la commune est éloignée du point de distribution, plus l’acheminement est élevé, et par conséquent, le prix du kWh l’est aussi.

Voici quelques exemples d’agglomérations réparties dans les 6 zones :  

  • zone 1 : Marseille, Nancy, Lyon, Lille, Nantes ;
  • zone 2 : Paris, Rennes, Toulon, Brest ;
  • zone 3 : Nice, Perpignan, Chartes ;
  • zone 4 : Gap, Paimpol ; 
  • zone 5 : Aurillac, Pornic ;
  • zone 6 : Maroilles, Villeroy.  

 La classe de consommation du client est également une autre variable prise en compte dans le prix du gaz. Les voici :

  • le tarif de base : il est destiné aux consommateurs qui ne dépassent pas 1000 kWh par an ;
  • le tarif B0 : il est réservé à ceux qui consomment entre 1 001 kWh et 6 000 kWh par an ;
  • le tarif B1 : il est destiné aux particuliers qui consomment entre 6 001 kWh et 30 000 kWh par an ;
  • le tarif B2i : il correspond aux consommations comprises entre 30 000 et 300 000 kWh par an. 

Bon à savoir : la zone tarifaire n’influe sur le prix du gaz naturel que lorsque votre consommation est supérieure à 6000 kWh par an.

Pourquoi le prix du gaz augmente-t-il ? 

Depuis la sortie de la crise sanitaire et avant la décision prise par le gouvernement de geler les tarifs, les prix du gaz naturel ont flambé comme jamais vus auparavant. Les raisons à cela sont multiples.

La hausse de la demande du gaz

En raison d’une forte reprise économique suite à la crise sanitaire, l’offre de gaz ne satisfait plus la demande. Cela a alors eu un sérieux impact sur le prix mondial du gaz naturel. Bien évidemment, cette insuffisance n’a pas touché que la France, mais toute l’Europe entière. En plus de cette hausse de la demande, des incidents subis par certaines infrastructures et notamment des niveaux faibles de stockages européens ont aussi joué un rôle majeur dans cette augmentation de prix. Il est, en effet, important de noter que près de 98 % des gaz consommés dans le pays sont importés.

La Russie et l’exportation du gaz vers l’Europe

Près d’un tiers du gaz consommé dans l’Union européenne provient de la Russie. Malheureusement, compte tenu des circonstances géopolitiques dans lesquelles se trouve le pays, c’est-à-dire sa tension avec l’Ukraine, il a décidé de limiter son approvisionnement vers l’Europe. Cette décision a eu pour effet immédiat une baisse de l’offre, ce qui a également contribué fortement à la hausse des prix.

Les prévisions du prix du gaz pour 2023

Afin de limiter la hausse des prix en 2022, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire qui a limité la hausse du prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021. Prévoyant que cette hausse se poursuive en 2023, l’État a décidé de reconduire ce gel des prix l’année prochaine. Dans ce contexte, au 1er janvier de l’année prochaine, la hausse du prix du gaz sera contenue à 15 %.

Ce bouclier tarifaire concerne à la fois les clients résidentiels, ainsi que les petites copropriétés.

Toutefois, à compter du 1er juillet 2023, l’État ne pourra plus intervenir. En effet, les tarifs réglementés de vente de gaz seront appelés à disparaître au 30 juin 2023. Ainsi, avant cette date, vous devez souscrire une offre à prix de marché de votre choix.